mardi 14 janvier 2014

La mode chez AREVA



Vaste sujet que le style vestimentaire de l'industrie nucléaire. Mes connaissances en matière de mode ne me permettent pas d'établir des comparaisons, je me limiterai donc à décrire les principaux accessoires et les tenues disponibles chez AREVA.


Avant d'entrer dans le vestiaire, tu ne sais jamais trop à quoi t’attendre. Et puis tu rencontres Monique. Monique, c'est une petite bonne femme qui passe son temps à reluquer les gens. Tu arrives devant Monique. Monique te regarde. Parfois, elle te tâte les épaules ou le ventre. Et par un don unique hérité du seigneur en personne, elle se tourne vers les étagères et attrape une tenue blanche au milieu d'une centaine d'autres tenues blanches. Toi, tu la regardes avec des yeux brillants d'admiration, te rappelant la fois où tu t'es retrouvé dans une cabine d'essayage à vouloir essayer un t-shirt 10-12 ans sans même t'en rendre compte.

Une fois passé devant Monique, tu te retrouves dans le vestiaire avec une flopée de petits accessoires de mode. 

1) La ceinture de criticité 



Il ne faut pas ce laisser avoir par la ceinture rouge et vert qui ressemble dangereusement à une ceinture de judo. Tout le monde a la même. Inutile donc de bomber le torse sous prétexte d'être un dieu des arts martiaux. 



2) Le masque



Le masque, c'est pas un truc de PD. Inspiré directement des modèles "Guerre Mondiale", il est porté en bandoulière en zone contrôlée et est utilisé sur chaque chantier qui présente un risque de contamination. Au bout du masque, il y a une grosse cartouche, de quoi rendre le travail pratique est conviviale : il fait chaud, ça pue, c'est lourd et plus personne ne te comprend quand tu essayes de parler.






3) La tenue blanche
Oui, oui, je suis une fille...

Passons aux choses sérieuses. La tenue. Même si elle est appelée tenue blanche, elle est plus souvent de couleur grise. C'est une sorte de camisole dont on aurait oublié d'attacher les bras. Au début, plein d'excitation, tu t'empresses de t'habiller pour voir le résultat. Chaussettes blanches, t-shirt blanc et combinaison blanche. Tout de suite, ton respect pour Monique chute de quelques degrés. Parfois, ça te va aux fraises, parfois tu as l'impression de te balader nue tellement c'est large. Mais quand tu te baisses, on voit toujours ta petite culotte à travers (surtout quand elle est rayée rouge et blanche ou noire). C'est LA tenue qui te boudine au mauvais endroit ou qui te transforme en bâche de piscine. Ajoute à ça une casquette digne de McDo et une paire de chaussures de technicienne de surface et te voilà parée pour la grande aventure. (Généralement c'est à ce moment que tu commences à songer à te reconvertir dans un autre domaine). Mais finalement, quand tu oses enfin sortir du vestiaire, tu te rends rapidement compte que tu n'es pas la plus mal lotie. Jo, 1m95, alias Grandes-jambes ressemble à un sudiste en plaine partie de pétanque. Bermudas et chaussettes hautes. Paul, 1m46, alias Petites-jambes à l'allure d'une racaille en baggys... 




vendredi 23 août 2013

#14 - Mon quota d'hémoglobine journalier

Dans la rubrique Papier Recyclé



C'est ce que je me répète alors que je suis à deux doigts de boucler le premier jet de Green Cake. "J'veux du sang, J'veux du sang, J'veux du saaaaang !". C'est que j'ai vraiment pas l'habitude moi... Dans Green Cake  je n'ai personne qui meure, personne qui souffre en se tordant par terre, personne qui se fait abattre froidement par un très très méchant, personne qui manque de se noyer dans son sang, personne qui se fait battre à mort dans un coin de rue... personne. Du coup, je ne remplis pas mon quota d'hémoglobine journalier

Quand le quota d'hémoglobine n'est pas rempli, c'est un peu comme une carence en fer. On se sent morne, un peu patraque. On a plus le gout à grand chose sinon à manger un bon steak de bœuf ultra saignant de la taille d'un parpaing. Je ressens exactement la même chose. J'ai beau me prendre des bains, passer des après-midis entiers à cuisiner et à couper mes légumes en tout petits petits morceaux, ça passe pas. Points positifs, je me suis remise à la lecture (bizarrement, je lisais plus beaucoup ces derniers temps), j'ai ressorti mes J.C. Grangé comme un camé ressort sa seringue. Et puis, comme ça suffisais pas, j'ai passé commende des cinq derniers tomes de Game of Thrones. Et c'est seulement maintenant que ça commence à aller mieux. A raison d'un tome par jour, je remplis mon quota. Points négatifs, ma première version de la scène finale de Green Cake est un vrai bain de sang. Autant dire, pas du tout ce qui était prévu à l'origine. Bon... pas grave. Je sélectionne tout, je supprime, je recommence. Deuxième version, un peu mieux. J'ai seulement un gars qui reste coincé dans les fils barbelés en essayant d'infiltrer un centrale nucléaire, un autre qui tombe du haut du dôme et un dernier qui se fait abattre par la gendarmerie. Bon... ça ne va toujours pas. Troisième version, Ortie meure. Et ça, c'est pas possible parce-que Ortie, c'est la mascotte. Tray again. Quatrième version... tout fini bien, Jacky épouse Knüt et ensemble eurent beaucoup d'enfants. Ça donne limite la gerbe. Cinquième version... (je me tape la tête dessus en ce moment même). 

Mais j'ai toujours l'envie d'écrire du thriller, avec des vrais héros (et pas des héros en papier mâché à la made by Jacky), des forts qui se sacrifient pour sauver les faibles et protéger le bien. Au lieu de ça, je me force à terminer Green Cake, phrase par phrase. Tellement j'ai hâte d'en finir que je ne relis plus rien. J'écris. M'en fiche si ça souligne des phrases entières en rouge. M'en fiche de tout ! Je veux reprendre Le Crépuscule ou débuter Dans le sourire des vautours

Mais j'ai quand même une crainte qui tourne en rond dans ma tête en plus de tout ça : si ça se trouve, je me suis trop ramollie avec Green Cake. Si ça se trouve, je sais plus faire...

jeudi 15 août 2013

#13 Architecte du monde

Dans la rubrique Papier Recyclé





Aujourd'hui, enfin installée sur mon tout nouveau bureau face à la fenêtre, je me suis prêtée à un petit exercice des plus sympa : la création d'un monde. Dans mon cas, il s'agit d'une île. Tout a commencé par une simple feuille blanche. Et cette première ébauche ce termine sur cette certitude : cette île, elle est juste parfaite pour accueillir "Dans le sourire des vautours". Un roman qui devait à l'origine se situer en France, dans un futur plus ou moins lointain. Ce qui était donc censé être de l'anticipation vient de se transformer en fantasy. Mais une fantasy sans créatures ni pouvoirs magiques. C'est encore de la fantasy ça ?

Le problème,c'est que maintenant que j'en ai eu l'idée, plus moyen d'en changer. Ce qui est quand même un poil problématique étant donné que le plan de "Dans le sourire des vautours" est déjà en place... 

Alors j'essaye (sans trop y croire) de détourner mon esprit de la question en approfondissant la vie sur mon île. Et c'est vraiment là que ça devient intéressant...

Une zone montagneuse à l'ouest. Un large delta à l'Est. 
Des vent soufflant vers Est qui vont entraîner plusieurs conséquence : Un climat froid et humide à l'Ouest, avec une imposante forêt. (Le vent qui apporte les embruns marins sur les terres, la montagne qui les bloque, du smog en continue, un très fort taux d'humidité, une végétation luxuriante.) Une zone plus sèche et plus désertique à l'Est et un mode de vie tourné vers l'océan. (Le vent souffle vers le large l'eau chaude des bords de plages. L'eau froide, chargée en nutriments prend sa place ce qui rend cette côte propice à la pêche. En climatologie, c'est l'effet upwelling).
Les deux fleuves de l'île, issus tous deux des montagnes de l'Ouest, s'écoulent chacun vers le Nord-Est. Cette région sera donc destinée à l’agriculture. 
Le Sud sera quand à lui une zone désertique, riche en tourbière et en marais ce qui est fait une réserve naturelle de tourbe que les populations exploiteront pour se chauffer. 
Concernant les minerais, les montagnes offrirons la possibilité d'installer les carrières de pierre et de métaux ferreux. Peut-être peut-on aussi envisager un éventuel gisement de gaz dans les tourbières. Auquel ça cette partie de l'île se transformera rapidement en un zone industrielle destinée à la production des alliages et des cuivres à destination des chantiers navals et de la capitale. 
L'approvisionnement en eau douce se fera par les deux fleuves. Le fleuves au plus au nord aura été maîtrise par un barrage pour former un lac destiné à répondre aux besoins de l'agriculture en matière d'irrigation. C'est sur le chapelet d'îlot à l'Est et sur l'extrême partie au Sud-Est de l'île que le problème de l'eau douce est le plus sensible puisque ces régions sont balayées par des vents sec et ne disposent d'aucun fleuve. 

A travers ces différents points se dessine un climat globalement tempéré sur toute la partie Nord de l'île. Boisé à l'Ouest, cultivé à l'Est. La moitié sud est plus contrastée, se composant d'une zone boisée en bordure Ouest, puis d'une zone de tourbière, puis d'une zone désertique (type highland). 

Une île parfaite pour accueillir une armée sur-puissante, des déplacements à dos de cheval, un groupe de résistant aux méthodes sauvages, une traître transformée en leader de la résistance, des opportunistes sans scrupules dans les rues de la capitale et des plats qu'on retrouverai bien dans une assiette Irlandaise...

Je vais craquer...

Je craque. L'île des vautours est née. 





mardi 13 août 2013

#12 Le pisse-debout

Dans la rubrique Soupe Primitive


En voila un objet utile ! 
Indispensable même ! 





Mesdemoiselles et mesdames, fini les situations embarrassantes pendant une balade en forêt entre potes. Eux, qui se contentent d'un arbre, d'un panneau ou même de rien du tout et vous, obligée d'affronter les ronces et les orties pour vous enfoncer au plus profond de la végétation. Et puis, tandis que vous êtes accroupis derrière une souche d'arbre, plus vulnérable que jamais, vous avez toujours cette petite idée qui vous trotte dans la tête : "Je suis sûr qu'on voit mes fesses depuis la route".


Bilan d'une pause pipi sans pisse debout : vous avez les jambes lacérées et couvertes de plaques. Vous vous êtes fait attaquer par une colonie de fourmis rouge vivant dans la souche d'arbre précédemment citée. Vous avez même faillit vous perdre. Quand, enfin, vous regagnez la route c'est pour voir vos collègues masculins assis sur un tronc, la mine ronchon à l'idée de vous avoir attendu pendant près de vingt minutes. Vingt minutes, c'est le temps qu'il vous a fallu pour traverser le champ de ronce, trouver la souche, uriner, essuyer le bout de votre chaussure avec des feuilles morte, anéantir une colonie de fourmis, retraverser le champ de ronce et atteindre la route. 

J'ai compris que mon sexe faisait de moi un être inadapté à pas mal de situation lors de mon premier trek en solitaire. Route de montagne, pas même un malheureux renfoncement pour te planquer derrière ton sac, pas de possibilité de descendre ni de monter sans risquer de ce tuer et d'être vu un peu plus bas, depuis la route qui serpente. Obligée de marcher cinq bornes avant de trouver une malheureuse haie. Vessie prête à exploser... Le pied intégrale. 

Plus tard, j'ai à nouveau compris cela pendant une sortie spéléologie. Combinaison une pièce munie d'une braguette. Toi, tu te sens une fois de plus inadaptée au matériel. L'envie de pisser devient une peur. Presque pire que de se retrouver coincé dans un laminoir par cent mètres de fond. Parce que la moindre envie, le moindre frisson, il signifie 6 choses : 0-tu vas devoir trouver un endroit adapté, 1-tu vas devoir enlever tes genouillères, 2-ton baudrier, 3-ta combinaison une pièce, 4-ta ceinture, 5-ton pantalon, 6-ta petite culotte.

Mon passage dans l'armée m'a convaincu de l'utilité de la chose. Imaginez un peu la scène. Journée de merde. Peloton de trente gars avec toi qui galère au milieu. Aguerrissement dans les bois. Et là... bénédiction : pause pipi. Avec la gourde qui circule dans les rangs en permanence, t'en rêves juste depuis trois bonnes heures. Pause pipi donc. Les mecs s'alignent et aspergent. Et toi... deux possibilités : 
1- Piquer un sprint jusqu'au petit bosquet là-bas, l'atteindre, commencer à pisser et entendre l'ordre du lieutenant : "En colonne derrière moi ! On repars !". Toi, en train de supplier ta vessie d'aller plus vite. Peut importe si c'est vraiment terminé ou non, tu te rhabilles tout en essayant de rattraper le peloton, le t-shirt dans le pantalon, la braguette, le bouton, la veste de treillis par dessus, le ceinturon pour terminer. C'est toujours à ce moment là, quand les gars disparaissent à l'autre bout du champs, qu'une idée s'impose dans ton esprit : "Merde ! J'ai oublié mon béret !!"
2- Tu prends un air supérieur, tu les regardes s'aligner et tu balances un "bande de pisseuses !". Le tout en suppliant ta propre vessie de ne pas te lâcher, jusqu'au soir. 

Et les exemples continuent... chiottes d'autoroute qui ont vue passer une centaine de culs mais pas une seul brosse, sortie de soirée, pause pipi au beau milieu de la savane burkinabaise juste après un incendie etc...

Il est grand temps de vous présenter la petite bête qui aurait pû me sauver de toutes ces situations : j'ai nommé, bien sûr, le pisse-debout. Mon fidèle compagnon qui ne quitte plus le fond de mon sac. Même s'il nécessite un peu d'entrainement, son usage simple en fait un outil super. 

Bilan d'une pause pipi avec un pisse debout : Déjà, tu restes avec le groupe. Ça, niveau cohésion, c'est le pied intégrale. Tu accèdes à des conversations inédites du genre "Mate moi ça ! Je vais toucher le petit escargot !". Tu ne galère pas à trouver un lieu abrité. Même au milieu d'une pleine normande tu sais que tu peux t'en sortir. Les risques d’éclaboussures sur les chaussures s'en trouvent grandement réduits. Tu te sens grande et carrément moins vulnérable. Tu peux même tenir ton pisse-debout d'une main, et une bière de l'autre. (Et ça, c'est fun ! ). Tu peux choisir la couleur ! Et les mecs peuvent pas le faire...

Pour commander ton pisse-debout (blanc, vert, orange, lavande, bleu, rose) ! C'est ici ! 

dimanche 11 août 2013

#11 Le pouvoir du scénario



Dans la rubrique Soupe Primitive





Voila une super méthode pour positiver au quotidien, digne des plus grands psychologues de notre siècle. J'ai nommé, les scénarios

Un scénario n'est pas réel, c'est une projection dans notre esprit de ce que pourrait être la réalité à un instant précis. Le but et d'imaginer une situation qui puisse vous faire relativiser sur ce que vous viviez à l'instant t et d'y croire. Y croire, c'est le plus important. Si vous faite naître un super scénario dans le fin fond de votre crâne et que vous n'y croyez pas une seconde, alors, inutile de continuer. 


La première chose qu'il faut donc posséder, c'est une forte capacité d'auto-persuasion


Une fois que vous avez votre scénario à l'esprit et que vous y croyez, on passe à la deuxième étape. Relativiser. Finir par vous dire, que finalement, la vie n'est carrément pas si mal que ça. Et que vos problèmes ne sont rien en comparaison du dit-scénario. Tout va donc pour le mieux. Vous réalisez que se plaindre ne fera pas avancer la chose et vous continuez à avancer. Point barre. 


La dernière chose importante, c'est l'imagination. Si vous ressortez encore et toujours le même scénario, votre esprit va finir par l'ignorer. Non. A chaque fois, il faut innover. 


Quelques exemples, testés pour vous.

Exemple #01 : Vous êtes invité chez quelqu'un (la belle famille, le nouveau voisin, le beau-père...), on vous propose des sardines et manque de chance, elles ne sont pas assez cuites. Pire, l'intérieur est même cru de chez cru. 
Scénario : "Je suis capitaine sur un bateau de pêche en mer du nord, nous venons d'essuyer un terrible tempête et l’équipage est exténué. Profitant d'une brève accalmie, nous nous asseyons ensemble sur le pont détrempé. Même avec nos cirés, le vent est glacial. Mais pas le temps de s'en plaindre. Le vent tourne déjà, signe que nous n'allons pas tarder à essuyer de nouvelles intempéries. Il faut reprendre des forces. Du pain beurré est distribué pendant que deux jeunes ouvre des sardines fraîchement pêchées par dessus bord. Les filets blancs de chaire crue terminent sur nos morceaux de pain. Un peu de sel. Ce repas, même frugale, sonne comme une véritable bénédiction. Il réchauffe nos cœurs et nos sourires. Déjà, il recommence à pleuvoir."



Exemple #02 : Vous avez loupé le dernier bus du soir. Il est une heure du matin et vous avez encore toute la ville à traverser à pied avant de pouvoir vous coucher. Pour ne rien arranger, vos chaussures vous font terriblement souffrir. 
Scénario : "Kosovo. Je marche dans le noir, suivit de près par deux hommes. Notre section a été séparée. Je les ai vu tomber dans ce ravin, coulant à pique au fond de la rivière pendant que les rebelles nous canardaient depuis la falaise. Le Capitaine. Le Lieutenant... tous les autres. Peut-être ont-ils réussit à regagner le bord sans être touchés ? Peut-être sont-ils en vie ? Je n'ai pas le temps de me poser toutes ces questions. Les deux soldats qui me suivent comptent sur moi pour que je les ramène vivants au campement. C'est moi qui connait le mieux la région. Je suis donc responsable de leurs vies. Continuer. Continuer. Un pas après l'autre. Ne pas abandonner."


Conseil : Les scénarios doivent rester dans votre tête. N'allez pas vous mettre à encourager des soldats qui n'existent pas au fin font d'une forêt que vous ne connaissez pas, le tout en pleine ville. Il y a aussi le risque qu'on vous prenne pour un sacré déséquilibré...

samedi 10 août 2013

#10 Lettre de Francesca Borri, Syrie et journalisme.

Dans la rubrique Soupe Primitive

Partage d'un article écrit par Francesca Borri, journaliste indépendante italienne. Absolument saisissant. 


"Il m’a finalement écrit. Voilà plus d’un an que je lui envoie des articles à la pige. Pour lui, j’ai attrapé la typhoïde et reçu une balle dans le genou. Aujourd’hui, mon rédacteur en chef a regardé les infos et a pensé que je faisais partie des journalistes italiens qui ont été kidnappés. Il m’a envoyé un e-mail: «Si tu trouvais une connexion, pourrais-tu tweeter ta captivité ?» 
Le même jour, dans la soirée, j’ai retrouvé le camp rebelle où je vivais, au beau milieu de cet enfer qui s’appelle Alep, et dans la poussière et la faim et la peur, j’ai espéré trouver un ami, un mot compatissant, un geste tendre. Au lieu de ça, je n’ai trouvé qu’un autre e-mail de Clara, qui passe ses vacances chez moi en Italie. Elle m’a déjà envoyé huit messages «Urgents !». Aujourd’hui elle cherche ma carte de spa, pour se faire masser gratuitement. Les autres messages dans ma boîte de réception ressemblaient à ça: «Excellent, ton article aujourd’hui ; aussi excellent que ton livre sur l’Irak.» Malheureusement, mon livre ne parlait pas de l’Irak, mais du Kosovo. 
Du reporter freelance, les gens gardent l’image romantique d’un journaliste qui a préféré la liberté de traiter les sujets qui lui plaisent à la certitude d’un salaire régulier. Mais nous ne sommes pas libres, bien au contraire. Rester en Syrie, là où personne ne veut rester, est ma seule chance d’avoir du boulot. Je ne parle pas même d’Alep, pour être précise. Je parle de la ligne de front. Parce que les rédacteurs en chef, en Italie, ne veulent que le sang et les «bang bang» des fusils d’assaut. J’écris à propos des groupes islamistes et des services sociaux qu’ils mettent à la disposition des populations, les racines de leur pouvoir – une enquête beaucoup plus complexe à mener que le traditionnel article en direct du front. Je fais tout mon possible pour expliquer, et pas seulement pour émouvoir, et je me vois répondre: «Qu’est-ce que c’est que ça ? Six mille mots et personne ne meurt ?» 
A vrai dire, j’aurais dû comprendre ça la fois où mon rédacteur en chef m’a demandé un article sur Gaza, parce que Gaza, comme d’habitude, était bombardé. J’ai reçu cet e-mail: «Tu connais Gaza par cœur», écrivait-il. «Quelle importance, que tu sois à Alep ?» Exactement. La vérité est que j’ai fini en Syrie parce que j’avais vu dans «Time» les photos d’Alessio Romenzi, qui est entré dans Homs par les égouts quand personne ne savait ce qu’était Homs. J’ai regardé ses clichés en écoutant Radiohead – ces yeux, qui me fixaient ; les yeux de ces gens en train de se faire massacrer par l’armée d’Assad, un par un, et personne n’avait même entendu parler d’un endroit nommé Homs. La conscience broyée comme par un étau, je n’ai pas eu d’autre choix que de partir en Syrie. 
Mais que vous écriviez d’Alep ou de Gaza ou de Rome, les rédacteurs en chef ne voient pas la différence. Vous êtes payé pareil: 70$ par article. Même dans des endroits comme la Syrie, où la spéculation délirante fait tripler les prix. Donc, par exemple, dormir dans une base rebelle, sous les obus de mortier, sur un matelas posé à même le sol, avec cette eau jaune qui m’a donné la typhoïde, coûte 50$ par nuit ; une voiture coûte 250$ par jour. 
Donc, plutôt que de minimiser les risques, vous finissez par les maximiser. Non seulement vous ne pouvez pas vous payer une assurance – presque 1000$ par mois – mais vous ne pouvez pas non plus payer un fixeur ou un traducteur. Vous vous retrouvez seul en terre inconnue. Les rédacteurs en chef sont bien conscients que rémunérer un article 70$ vous pousse à économiser sur tout. Ils savent aussi que si vous êtes sérieusement blessé, une partie de vous espère ne pas survivre, parce que vos finances ne vous permettent pas d’être blessé. Mais ils achètent l’article, même quand ils refuseraient d’acheter un ballon de foot Nike fabriqué par des enfants pakistanais. 

Les nouvelles technologies nous amènent à penser que la vitesse est un élément de l’information. Mais ce raisonnement repose sur une logique autodestructrice: le contenu, désormais, est standardisé, et votre journal, votre magazine, n’a plus aucune singularité, et il n’y a donc plus aucune raison de payer un reporter. Pour les nouvelles, j’ai Internet – gratuitement. La crise que les médias traversent est une crise du média lui-même, pas du lectorat. Les lecteurs sont toujours là, et contrairement à ce que croient beaucoup de rédacteurs en chef, ce sont des gens intelligents qui demandent de la simplicité sans simplification. Ils veulent comprendre, pas uniquement savoir. 
Chaque fois que je publie un témoignage de guerre, je reçois une douzaine d’e-mails de personnes qui me disent : «Ok, bel article, tableau saisissant, mais je voudrais comprendre ce qu’il se passe en Syrie.» Et j’aimerais tellement répondre que je ne peux pas proposer d’articles d’analyse, parce que les rédactions vont simplement le survoler et me dire: «Tu te prends pour qui, gamine ?» - malgré mes trois diplômes, mes deux livres et mes dix années passées à couvrir des guerres, d’abord comme enquêtrice humanitaire puis comme journaliste. Ma jeunesse, au passage, s’est volatilisée quand des morceaux de cervelle m’ont éclaboussée. C’était en Bosnie. J’avais 23 ans. 
Les journalistes freelance sont des journalistes de seconde zone – même s’il n’y a que des freelance ici, en Syrie, parce que c’est une guerre sale, une guerre du siècle dernier ; c’est une guerre de tranchée entre des rebelles et des loyalistes qui sont si proches qu’ils se hurlent dessus pendant qu’ils se mitraillent. Quand vous découvrez la ligne de front, vous n’en revenez pas, avec ces baïonnettes que vous n’avez jamais vues que dans les livres d’histoire. Les guerres modernes sont des guerres de drones, mais ici ils combattent mètre par mètre, rue par rue, et on en chie de peur. 
Et pourtant les rédacteurs en chef, en Italie, vous traitent comme un enfant ; vous prenez une photo hallucinante, et ils vous disent que vous avez été chanceux, au bon moment au bon endroit. Vous décrochez une exclusivité, comme l’article que j’ai écrit un septembre dernier sur la vieille ville d’Alep, classée au patrimoine de l’UNESCO, réduite en cendres tandis que les rebelles et l’armée syrienne se disputaient son contrôle. J’ai été la première reporter étrangère à y pénétrer, et les rédacteurs en chef vous lancent: «Comment pourrai-je justifier que mon journaliste n’ait pas pu entrer et que vous y êtes parvenue ?» J’ai reçu un e-mail d’un chef de service à propos de cet article: «Je le prends, mais je le publierai sous le nom de mon journaliste.» 

Et puis, bien sûr, je suis une femme. Un soir, récemment, il y avait des tirs de mortier partout et j’étais assise dans un coin, avec la seule expression qu’on peut avoir sur le visage quand la mort risque de frapper d’une seconde à l’autre, et un autre reporter arrive, me regarde de la tête aux pieds, et me dit: «Ce n’est pas un endroit pour une femme.» Que pouvez-vous répondre à un type comme ça ? Crétin, ce n’est un endroit pour personne
Si je suis effrayée, c’est parce que je suis lucide. Parce qu’Alep n’est que poudre à canon et testostérone et que tout le monde est traumatisé: Henri, qui ne parle que de guerre ; Ryan, bourré d’amphétamines. Et pourtant, à chaque fois que nous voyons un enfant taillé en pièces, c’est d’abord vers moi, la femme «fragile», qu’ils se tournent, pour savoir comment je me sens. Et je suis tentée de leur répondre : je me sens comme vous. Et les soirs où j’ai l’air blessée, ce sont les soirs où je me protège, où j’évacue toute émotion et tout sentiment ; ce sont les soirs où je m’épargne. 
Parce que la Syrie n’est plus la Syrie. C’est un asile de fous. Il y a cet Italien qui était au chômage et qui a rejoint al-Qaeda, dont la mère sillonne Alep pour le retrouver et lui mettre une bonne raclée ; il y a le touriste japonais qui arpente les lignes de front parce qu’il dit avoir besoin de deux semaines de«sensations fortes» ; le Suédois diplômé d’une école de droit qui est venu pour rassembler des preuves de crimes de guerre ; les musiciens américains qui portent la barbe à la Ben Laden, prétendant que ça les aide à se fondre dans le décor alors qu’ils sont blonds et qu’ils mesurent plus d’un mètre quatre-vingt-dix. (Ils ont apporté des médicaments contre la malaria, même s’il n’y a pas de cas de malaria ici, et veulent les distribuer en jouant du violon). Il y a les membres de diverses agences des Nations-Unies qui, lorsque vous leur dites que vous connaissez un enfant souffrant de leishmaniose (une maladie transmise par piqûre d’insecte) et que vous leur demandez s’ils pourraient aider les parents à le faire soigner en Turquie, vous répondent qu’ils ne le peuvent pas parce que c’est un cas particulier et qu’ils ne s’occupent que de «l’enfance» en général. 
Mais nous sommes des reporters de guerre après tout, n’est-ce pas ? Une bande de frères (et de sœurs). Nous risquons nos vies pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Nous avons vu des choses que la plupart des gens ne verront jamais. Nous sommes parfaits pour animer les dîners en ville. Les bons clients que tout le monde veut inviter. 
Mais le secret sordide, c’est qu’au lieu d’être unis, nous sommes nos propres pires ennemis ; et la raison du papier payé 70$, ce n’est pas le manque d’argent, parce qu’il y a toujours de l’argent pour un papier sur les petites amies de Berlusconi. La vraie raison, c’est que quand vous demandez 100$, quelqu’un d’autre est prêt à le faire pour 70. C’est une compétition féroce. Comme Beatriz, qui aujourd’hui m’a indiqué une direction erronée pour pouvoir être la seule à couvrir une manifestation, tromperie qui m’a menée au milieu des snipers. Juste pour couvrir une manifestation, semblable à des centaines d’autres.
Pourtant nous prétendons être ici afin que personne ne puisse dire : «Mais nous ne savions pas ce qui se passait en Syrie.» Alors que nous ne sommes ici que pour emporter un prix, pour gagner en visibilité. Nous sommes ici à nous mettre des bâtons dans les roues comme si un prix Pulitzer était à notre portée alors qu’il n’existe absolument rien de ce genre. Nous sommes coincés entre un gouvernement qui ne vous accorde un visa que si vous êtes contre les rebelles et les rebelles qui, si vous êtes avec eux, ne vous autorise à voir que ce qu’ils veulent bien vous montrer. 

La vérité, c’est que nous sommes des ratés. Deux ans que ça dure et nos lecteurs se rappellent à peine où se situe Damas, le monde entier qualifie ce qui se passe en Syrie de «pagaille» parce que personne ne comprend rien à la Syrie – hormis le sang, encore le sang, toujours le sang. Et c’est pour cette raison que les Syriens ne nous supportent plus maintenant. Parce que nous montrons au monde entier des photos comme celle de cet enfant de sept ans avec une cigarette et une kalachnikov. Il est clair que cette photo est une mise en scène mais elle a été publiée dans les journaux et sur les sites web du monde entier en mars et tout le monde criait: «Ces Syriens, ces Arabes, quels barbares !» 
Lorsque je suis arrivée ici la première fois, les Syriens venaient vers moi et me disaient: «Merci de montrer au monde les crimes du gouvernement.» Aujourd’hui, un homme est venu vers moi ; il m’a dit:«Honte à vous.» 
Si j’avais réellement compris quelque chose à la guerre, je n’aurais pas essayé d’écrire sur les rebelles et les loyalistes, les sunnites et les chiites. Parce que la seule histoire qui vaille d’être racontée en temps de guerre, c’est comment vivre sans peur. Tout peut basculer en une fraction de seconde. Si j’avais su cela, alors je n’aurais pas eu si peur d’aimer, d’oser, dans ma vie ; au lieu d’être ici, maintenant, recroquevillée dans l’obscurité et la puanteur, en regrettant désespérément tout ce que je n’ai pas fait, tout ce que je n’ai pas dit. Vous qui demain serez encore en vie, qu’attendez-vous ? Pourquoi hésitez-vous à aimer ? Vous qui avez tout, pourquoi avez-vous si peur ?"
Francesca Borri
Traduit de l'anglais par Véronique Cassarin-Grand et David Caviglioli

Cette article à été copié depuis le site internet du Nouvel Observateur, vous pouvez retrouver l'article à cette adresse.

#09 Dans le sourire des vautours

Dans la rubrique Papier Recyclé




Roman
Titre : Dans le sourire des vautours
Genre : Futuriste - Guerre


#L'idée

L'idée est pas joyeuse, joyeuse... J'ai envie d'aborder différents aspects d'une prise d'otage à travers un seul et même univers. Pour ce faire, je vais situer l'action dans un futur lointain, après une crise écologique qui fait sombrer le monde dans le chaos. Plus de ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, l'uranium, le charbon. Le pays est contrôlé par l'armée qui a asservit une partie du peuple pour répondre à ses besoins. 


#Les marqueurs

- Prisonniers et otages de guerre.
- Otage d'un système, d'une manière de faire et de penser.
- Esclavage sexuel.
- Valeurs morales.
- Raison d'état.
- Le statut de "victime de guerre"


#Les personnages

Trois grandes entités s'affronteront sur ce qui tenait lieu de territoire français :
- L'armée, qui se trouve à la tête du pays. Asservissant le peuple et contrôlant toutes les infrastructures.
- La Hagrava, un groupe terroriste né pendant les grandes révoltes. Leurs méthodes sont violentes, destructrices.
- Les Hussards, un fraction de la résistance menée par une déserteuse, ex-colonelle de l'armée.
Entre ces trois groupes circules les vautours. Des opportunistes qui ne perdent pas une occasion de développer leurs business. On retrouve des esclavagistes, des vendeurs d'armes, de drogues, de plaisir...


#L'avancée

Fiches personnages
Plan générale
Synopsis détaillé
Plan détaillé
Premier jet
Correction

vendredi 9 août 2013

#08 L'arrivée d'un nouveau personnage

Dans la rubrique Papier Recyclé




L'arrivée d'un nouveau personnage, c'est un peu comme si on rajoutait une orange sur une balance équilibrée. Tout se détraque. Ça tangue, ça se casse la gueule. Tout est remit en question. J'ai bien remarqué ça dans Green Cake avec l'arrivée de Knüt, un agent EDF qui va faire craquer Jacky. Dès les premières lignes, j'ai l'impression que quelque chose coince. Comme si ce petit nouveau détruisait tout les liens qui existaient entre les autres personnages avant son arrivée. Les personnages secondaires deviennent ultra-secondaires et Knüt s'impose de plus en plus. Et là, patatraque, "Ctrl A", "Suppr". Ça m'énerve. Ça m'énerve d'arriver au 50% du premier jet pour être bloqué par un beau gosse en costume trois pièces. J'ai envie qu'il se fasse écraser par un bus à la sortie de la salle de conférence. Qu'on en parle plus. Que Jacky se retrouve à nouveau seule avec son chien à se plaindre comme j'en avais pris l'habitude. 

Je crois qu'il est là le problème. "Comme j'en avais l'habitude". Alors qu'un nouveau personnage débarque, Jacky, elle, n'a pas changée d'un pouce. Elle est toujours la même. Vulgaire. Râleuse. Moqueuse. Cynique. Le problème ne vient pas de l'agent EDF. Le problème vient de Jacky. Ou plutôt, le problème vient de moi. Même si l'idée me déplaît, je vais devoir faire naître chez Jacky un semblant de sentiment. Quelque chose qui change des habituelles claques dans le dos en mode 'copains de l'armée'. Et là... là ça va vraiment tout faire changer. 

L'idée du bus, je la garde en réserve, juste au cas où... 
J'aime pô les histoires d'amour. 

#07 Festival d'Avignon - Bilan 2013


Dans la rubrique Découverte




Cette année, j'ai encore pu profiter de trois jours à l'intérieur des remparts d'Avignon, en plein Festival OFF. Comme d'habitude j'ai envie de dire, un vrai bonheur. Les pièces de théâtre et les découvertes se sont enchaînées à une vitesse folle au point que le soir, dans la chambre d'hôtel, je ne parvenais même plus à me souvenir des spectacles que j'avais fait dans la journée ! Le OFF, c'est intense, et ce n'est qu'après, quand j'ai relus mes notes, que j'ai réalisé la beautés de certains spectacle...


Mon Bilan


#La fleur au fusil (COUP DE CŒUR 2013)


Mon avis : 5/5
Retour en 14-18, drapeau français, fleures sur les trains au départ pour le front, chants et cris de liesse… Mais déjà les bleuets, marguerites et coquelicots flétrissent sous la pluie. C’est la guerre. La guerre sale et sans concession. Celle qui rend les hommes fous, les fait pourrir de l’intérieur. Entre les haut gradés qui encourages les soldats à mourir au front pour obtenir plus de galons et les sous-officiers qui monte à l’assaut des collines pour obtenir des permissions, il a y les soldats. Ils comparent la meilleure manière de quitter le front. Les uns proposent de mâcher du verre, les autres font venir de l’arrière des cotons ayant servis à nettoyer les plais des gangrenés dans l’espoir de l’attraper à leur tour. Et puis il y a ces tranchées, creusées à même les charniers de guerre. Chacun y plonge dès que les premiers bombardements retentissent. Faire corps avec la terre. Pour disparaître. A tout jamais.
François Bourcier fait corps avec sa pièce, s’offrant tout entier au spectateur… Son texte est d’une force incroyable. Ecrit à partir de témoignage de guerre qu’il a mis plus de quatre ans à récolter, il est capable de faire frissonner le théâtre, de déclencher des rire nerveux, des rires de dégoût, des cris d’effrois.
A voir aussi de lui : RACE(S) – Résister c’est exister – Lettres de délation.
Les points forts : Absolument tout ! Le jeu d’acteur, la force des témoignages, la mise en scène… C’est absolument magistral.
Les points faibles : Je n’en ai pas trouvé…


#Partisans 

A mes yeux, la plus belle affiche du OFF ! C'est la première chose qu'on voit depuis ma porte d'entrée ! ^^


Mon avis : 5/5
Trois résistants se retrouvent dans un couloir, apportant du pain et du fromage à leur chef en réunion. L’une est socialiste, l’autre communiste, le dernier est un catho de droite. Alors qu’à côté, chacun s’efforce de trouver un terrain d’entente, le ton monte entre les trois inconnus. Vision différente de la guerre, de la politique, du statut de la femme… même si de nombreux points les réunissent. Certains se souviennent des séances d’interrogatoires, d’autre vente l’organisation de leur parti respectif. Mais dès qu’une voiture passe dans la rue, tout le monde se tait, arme au poing, prêt à tout pour défendre l’espoir qui siège dans la pièce voisine : Rex, plus souvent connu sous le nom de Jean Moulin.
Les points forts : trois excellents comédiens, une super mise en scène de François boursier. Un texte fort qui offre une vision interne de la résistance, neutre et sans prise de partie. 


#Le jour où ma mère a rencontré Jhon Wayn



Mon avis : 4/5
Ça y est, c’est le grand jour. Rachid va enfin quitter la maison de sa mère et prendre son indépendance. En préparant sa valise, il se remémore ses souvenirs d’enfance. La carte de séjour de ses parents, le buffet sacré de sa mère, les réunions d’intégration… jusqu’à ses premières vacances en Algérie. Un spectacle drôle, fort et émouvant joué avec brio par un comédien exceptionnel.
Les points forts : le comédien, l’humour, la force, tout !
Les points faibles : L’histoire peu sembler déjà vue et revue, mais Rachid est unique. Et son histoire l’est aussi.


#Les hirondelles de Kaboul



Mon avis : 3/5
Un spectacle de marionnettes dans les rues surchauffées de Kaboul. Les visages sont durs, marqué par le présent du pays. On y suit un gardien de prison et sa femme malade. Une magistrate déchue de ses fonctions et son mari. Un mendiant, ancien combattant. Un pauvre fou à la recherche de la musique qui animait autrefois la ville. Mais tout ce petit monde s’écarte au passage de l’homme au turban noir : un taliban qui applique la charia.
Les points forts : la mise en scène, les marionnettes et l’histoire.
Les points faibles : La voix de l’actrice féminine. Le début se met en place un peu trop lentement.


#Les volets clos



Mon avis : 4/5
Histoire d’une jeune Bretonne qui vient vivre à la capitale sur conseil d’une amie. Mais elle est loin de se douter que c’est dans une maison close qu’elle échouera. Un spectacle fort et drôle qui aborde tous les aspects de la prostitution. Les différent type de client, la gestion du plaisir, les précautions à prendre pour éviter toutes les maladies…
Les points forts : Une très bonne pièce avec un très bon comédien capable du passer du drôle au tragique.
Les points faibles : une mise en scène minimaliste (une chaise). Mais je ne sais pas s’il y a vraiment besoin de plus…


#Les tranchées



 Mon avis : 4/5
Deux comédiens, un colonel et un ancien officier blessé reconverti en journaliste. Les deux s’affrontent sur le statut de tous ces hommes qui ont un jour dit NON. Les déserteurs, les mutins. Ceux qui ont refusé de monter au front sans le support de l’artillerie. Ceux qui ont refusé d’abattre leurs camarades sur le peloton d’exécution…
Point fort : le duo, même si le colonel est un peu plus faible.
Point faible : comédien un peu figés sur scène. Pas de décors.


# ALI 74 - Le combat du siècle



Mon avis : 3/5
Retour sur le combat du siècle Mohamed Ali contre Forman au Zaïr. Je n’aime pas plus la boxe à la sortie de ce spectacle, malgré tout, je suis définitivement entrée dans les récits des différents combats. La mise en scène est époustouflante. Projections géantes sur le mur, musique en percussion, chant et chorégraphie de boxe. J’ai juste été déçue que tous le spectacle porte uniquement sur cet ultime combat plutôt que sur toutes les intrigues politiques qui ont secoué les Etats-Unis et le Zaïr.
Point fort : La mise en scène.
Point négatif : le sujet, entièrement tourné vers le match de boxe.



 Je retiens donc deux pièces en priorité : La fleur au fusil et Partisans. J'espère à l'année prochaine pour de nouvelles découvertes ! 


jeudi 8 août 2013

#06 La Lande

Dans la rubrique Papier recyclé






#L'idée


Un jour que je me baladais dans une brocante, je suis tombée sur une boite en bois. Une vieille boite en bois faite à la main. Je me suis imaginée des tas de chose à propos de cette simple boite et sur ce qu'elle pouvait bien contenir. Un mauvais sort, une poupée, une lettre... une graine. Les dès étaient lancés, je me suis enfoncée dans un univers qui m'a toujours attiré, la Lande, pour y planter mon décors. 



#Résumé

La ville progresse, détruisant chaque jour un peu plus la nature qui l'entoure. Pendant que cette bataille silencieuse fait rage, la vie continue pour les habitants d’une petite ville portuaire.
Daniel, un vieux pêcheur, remarque pourtant les signes du changement. Les saumons dans les rivières se font rares. Les cerfs s'enfoncent davantage dans les forêts. Mais comme beaucoup, il n’est que le témoin impuissant de cette lente agonie.
Non loin de là, Catheline ne se préoccupe guère de ce qui se passe derrière la ligne de maisons qui ceinture la ville. Depuis qu'elle a perdu ses parents, elle vit seule dans une cave miteuse rongée par l'humidité. Ses cauchemars sont peuplés de créatures infâmes tout droit sorties des ténèbres. Parmi elles, une bête l'obsède de plus en plus chaque soir et, peu à peu, devient... sa Bête. Celle qui incarne ses peurs et ses angoisses. Sa présence finira pourtant par lui procurer un étrange réconfort. Pas à pas, la Bête l’entraînera alors aux frontières de la ville, là où la Lande règne en maître incontesté. 
Mais pour survivre dans cet univers sauvage, il faut tout oublier, puis réapprendre la vie. Sous cette forme ou sous une autre...




#Les lieux emblématiques

La Patelle. 
C’est sans doute le bar le plus sordide de la ville. Chaque soir, à la tombée de la nuit, il accueille les ouvriers des chantiers voisins. On y boit, on y fume, on y frappe. Ce nom désigne aussi un coquillage gentiment baptisé « chapeau chinois » par les enfants. Il a cette particularité de rester toute sa vie durant à la même place : sa coquille s’est à ce point adaptée à la roche que même le plus infime mouvement l’empêcherait de se refermer sur lui-même pour garder son humidité pendant la marée basse. Le bar est comme ce coquillage. Figé dans le temps. Dans ses principes. N’y entrent que des habitués. Ne s’y servent que les mêmes tord-boyaux. La Patelle symbolise l’immobilité qui tue.

La Lande. 
Imaginez l’Irlande profonde, les champs de tourbes et les falaises noires. Le vent qui souffle sans cesse, la pluie qui détrempe tout. Il y a dans ces paysages un spectacle primitif et grandiose. Aucune fioriture sinon la mort et la lutte pour la survie. Aux yeux des hommes, elle n’est qu’une Ogre. Pour ceux qui la foulent, elle est la vie. 


#Les personnages

Il s’appelle André, presque soixante ans. Père d’une fille qu’il ne voit plus, ex-mari d’une femme qui le méprise. Lui et son chien habitent une petite maison en bordure d’océan non loin de la Lande. Pêcheur dans l’âme, il voue un véritable culte à la nature qui l’entoure et qu’il voit dépérir un peu plus chaque jour. Tous les soirs ou presque, il échoue pourtant à la Patelle. Pour utiliser ses mots, ‘il fait partie des pierres’. Mais sa rencontre avec la jeune serveuse de la Patelle va fissurer les fondations de son existence.

Catheline/Cath. Elle est étudiante le jour et serveuse à la Patelle la nuit. Logée en ville dans une cave de misère rongée par l’humidité, elle a appris à garder ses distances avec les humains depuis qu’une chose s’est éveillée en elle à la mort de ses parents. La bête. Sa Bête. 

La Bête. L’incarnation du « Wild ». Présente et enchaînée en chacun de nous, elle symbolise notre instinct sauvage. Elle est tout ce qui nous reste de ces années d’évolutions que nous avons passées à asservir et à dompter la nature. Un esprit chamanique, primitif et violent. Une présence terrifiante mais pourtant inoffensive. La Bête ne cherche en réalité qu’une chose : la vie telle qu’elle existait au commencement. Loin de la ville. Proche de la Lande. 


Tous les personnages sont à retrouver sur Pinterest !

Trois Bêta-Lectrices se sont penchées sur ce texte : Jo Ann, Xenjax et Caropoukontli !